Action sanitaire et sociale, Ouagadougou. Le soleil décline doucement sur Ouagadougou en ce mercredi 25 juin 2025. Dans les couloirs feutrés du Centre hospitalier universitaire de Tengandogo, l’ambiance est solennelle. L’heure est à la reconnaissance, mais aussi à la promesse : celle d’un avenir hospitalier mieux équipé, plus réactif, plus humain. Sous les flashs discrets des appareils photo et les regards attentifs des invités, un chèque géant est présenté. 280 millions de francs CFA. C’est la somme que la Caisse autonome de retraite des fonctionnaires (CARFO) consacre au bloc opératoire des urgences du CHU de Tengandogo.
Un chiffre. Une contribution. Mais surtout, un symbole fort d’engagement pour la vie.
Une salle comble, un moment chargé
La salle de cérémonie est pleine à craquer. Membres du personnel hospitalier, retraités, partenaires institutionnels, représentants syndicaux : tous sont venus pour vivre ce moment rare. L’ambiance est à la fois institutionnelle et chaleureuse. Chaque regard converge vers le podium où les officiels vont prendre la parole.
Le Ministre de la Fonction publique, Mathias Traoré, préside la cérémonie. À ses côtés, le Ministre de la Santé, Dr Lucien Jean Claude Kargougou, et les directeurs généraux des deux institutions partenaires. Dès les premières minutes, le ton est donné : ce geste n’est pas un simple don, c’est un acte de foi envers le service public de santé.
La CARFO, au-delà des pensions
La CARFO, souvent perçue comme une institution austère, chargée de gérer les retraites, montre ici une autre facette. Celle d’un acteur social pleinement engagé. Son directeur général, sobre mais déterminé, prend la parole :
« Cette enveloppe de 280 millions n’est pas une dépense, mais un investissement pour la vie. »
Le public applaudit longuement. Dans les rangs des agents hospitaliers, certains hochent la tête avec émotion. Il faut dire que le besoin est criant. Le bloc opératoire des urgences, cœur névralgique de l’hôpital, souffrait depuis longtemps d’un manque d’équipement moderne.
Des vies suspendues à du matériel
Chaque jour, des dizaines de cas graves arrivent aux urgences de Tengandogo. Polytraumatismes, AVC, urgences obstétricales. Trop souvent, l’équipe soignante a dû faire face avec des moyens dérisoires, jonglant entre matériel obsolète et stocks limités.
« Il y a des nuits où on se demande si on va réussir à tenir, faute d’équipement adapté », confie un infirmier en salle post-opératoire.
Ce chèque de 280 millions va changer la donne. Il permettra l’achat d’équipements de pointe : respirateurs, moniteurs multiparamétriques, lampes scialytiques, tables d’opération motorisées. Autant d’outils qui sauveront des vies dans l’urgence.
Un partenariat qui inspire
Le ministre de la Santé, dans une allocution brève mais percutante, souligne la portée du geste :
« Il ne s’agit pas d’un soutien ponctuel, mais d’un modèle. La CARFO montre que chaque institution peut jouer sa partition pour une santé plus forte. »
Dans la salle, les visages sont graves mais reconnaissants. Ce partenariat pourrait bien ouvrir la voie à d’autres collaborations interinstitutionnelles. Le CHU de Tengandogo devient ainsi le premier bénéficiaire direct d’un appui ciblé de la CARFO, et peut-être un laboratoire d’expériences à reproduire ailleurs.
Une cérémonie sobre, des gestes qui comptent
L’instant solennel de la remise symbolique du chèque marque les esprits. Le chèque est brandi, sous les applaudissements nourris. Les photographes s’activent, les caméras captent chaque détail. Le directeur général du CHU de Tengandogo prend la parole à son tour :
« Ce soutien arrive à point nommé. Il traduit une solidarité exemplaire entre deux piliers de l’État : la protection sociale et la santé publique. »
Un long silence, chargé d’émotion, précède la reprise des applaudissements.
Une visite symbolique des urgences
Après les discours, une visite guidée du bloc opératoire est organisée. Les invités officiels découvrent la réalité du terrain. Masques sur le visage, charlottes vissées sur la tête, ils déambulent entre les salles d’attente, les blocs, les vestiaires du personnel.
« Ici, chaque seconde compte », souffle un médecin en montrant la table d’opération principale.
La délégation observe, pose des questions, prend des notes. Le directeur de la CARFO s’arrête devant une salle vide :
« C’est ici que nous devons voir notre argent travailler. »
Un geste qui redonne espoir
Dans les couloirs, les soignants murmurent leur soulagement. Ils savent que tout ne changera pas en un jour. Mais cette contribution signifie beaucoup. Elle redonne de la dignité à leur métier, du souffle à leur service, de l’espoir à leurs patients.
Une aide directe, sans bureaucratie excessive, sans promesse lointaine. Juste un transfert concret, visible, utile.
Des retraités solidaires des actifs
Il est aussi remarquable que ce don provienne d’une institution dédiée aux retraités. Ce sont eux, indirectement, qui soutiennent aujourd’hui les plus jeunes, les plus vulnérables.
« C’est une chaîne de solidarité intergénérationnelle », explique une cadre de la CARFO.
« Les anciens assurent la protection de ceux qui luttent encore au quotidien. »
Une promesse d’avenir
Au terme de la cérémonie, une idée circule déjà dans les conversations : pourquoi ne pas institutionnaliser ce type de soutien ? Pourquoi ne pas créer un fonds de soutien interinstitutionnel pour la santé publique, alimenté par diverses caisses et organismes publics ?
La question est posée. Les regards échangés disent que ce geste de 280 millions pourrait bien n’être qu’un début.
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