À 70 ans, Boureima Kagambèga a pédalé de Manga à Ouagadougou. Objectif : offrir deux sacs de ciment au programme Faso Mêbo. Un geste de foi en l’avenir du Burkina.
Un vieux vélo, deux sacs de ciment, 110 kilomètres d’engagement
Mardi 15 juillet 2025. Le soleil s’est levé tôt sur Kalamtoèga, un village de la commune de Manga. À 70 ans, Boureima Kagambèga s’élance sur sa bicyclette, le regard droit, la volonté chevillée au corps. Son but : rallier Ouagadougou, distant de 110 kilomètres, pour soutenir le programme présidentiel Faso Mêbo. Dans son sac, pas de vivres, pas de vêtements. Seulement l’espoir et l’argent pour deux sacs de ciment.
Un citoyen qui croit à la reconstruction nationale
« Depuis le lancement de Faso Mêbo, je cherchais un moyen de contribuer », confie-t-il avant le départ.
« J’ai vendu quelques chèvres, économisé sur mes récoltes. Et j’ai réuni de quoi acheter deux sacs de ciment. »
Boureima ne veut pas envoyer l’argent par Mobile Money. Il veut remettre le ciment en mains propres. Pour lui, ce périple est plus qu’un effort physique. C’est une déclaration d’amour à son pays. C’est aussi une manière de répondre, à sa façon, à l’appel lancé par le Capitaine Ibrahim Traoré.
Une traversée symbolique
Son vélo est usé, mais solide. À coups de pédales, Boureima traverse les pistes poussiéreuses, les villages encore endormis. Des enfants le saluent. Des commerçants l’encouragent. Quelques jeunes veulent même le suivre. Mais il continue seul. Chaque coup de pédale est un acte de résistance silencieuse, un cri contre le découragement
« Je veux faire ma part »
À chaque pause, il raconte son projet avec simplicité.
« Je n’ai pas beaucoup. Mais j’ai le cœur. Si chacun fait sa part, on va bâtir ce pays. »
Ces mots touchent les passants. Certains filment. D’autres offrent un peu d’eau, une banane, un sourire. Le message passe. L’acte inspire. L’engagement populaire prend ici la forme d’un vieil homme, d’un vélo, et de deux sacs de ciment.
À l’arrivée, l’émotion
Son visage est marqué par la fatigue, mais son regard brille d’une fierté immense. À l’entrée de Ouagadougou, Boureima est accueilli par des riverains émus. Des photos, des applaudissements, des accolades. Il achète les deux sacs de ciment comme promis. Il demande à les déposer dans un point de collecte officiel.
Une action, mille symboles
Ce geste, aussi modeste soit-il, incarne une forme radicale de patriotisme. Loin des discours, il dit tout du lien qui unit les Burkinabè à leur terre. Dans une période difficile, où les défis sont immenses, des hommes comme Boureima rallument l’espérance. Son initiative rejoint celles de milliers d’anonymes qui participent à Faso Mêbo.
Faso Mêbo : bien plus qu’un programme
Faso Mêbo est né d’une volonté de reconstruire le Burkina Faso avec ses propres forces. Il mobilise l’État, les collectivités, mais surtout le peuple. Chaque don, chaque chantier, chaque engagement citoyen est un maillon de cette chaîne nationale. Boureima Kagambèga en est désormais un symbole vivant.
Quand l’engagement populaire devient contagieux
Depuis la diffusion de l’histoire sur les réseaux sociaux, de nombreux Burkinabè annoncent vouloir faire de même. Des dons de ciment, des collectes communautaires, des actions spontanées voient le jour. L’engagement populaire se propage, s’organise, et devient une véritable force de transformation. Le gouvernement salue ces élans et prévoit de recenser toutes les initiatives individuelles liées à Faso Mêbo.
Le pouvoir du geste ordinair
Ce n’est pas la valeur marchande des deux sacs qui émeut. C’est le symbole. Celui d’un homme qui, malgré son âge, refuse l’inaction. Celui d’un citoyen qui croit que l’avenir du Faso repose sur l’action collective, et non sur la plainte. L’engagement populaire, dans sa forme la plus pure, s’est incarné ce 15 juillet entre Manga et Ouaga.
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