La CNAVC s’insurge : Il s’agit d’une discrimination politique injustifiée !

La CNAVC

La section du Kadiogo de la Coordination nationale des associations de veille citoyenne (CNAVC) a tenu une conférence de presse ce 19 juillet 2025  à Ouagadougou pour dénoncer l’attitude de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Au cœur des échanges : le refus de l’institution régionale de confier la présidence du Conseil des ministres au représentant burkinabè.

 

«Rien ne justifie cette mise à l’écart si ce n’est une volonté manifeste d’isoler notre pays»

 

Le point de départ de la déclaration publique remonte à un épisode récent au sein de l’UEMOA. Le ministre de l’Économie, des Finances et de la Prospective du Burkina Faso, proposé à la tête du Conseil des ministres de l’Union conformément au principe de rotation, n’a pas été désigné. Ce refus a suscité l’indignation des membres de la CNAVC. Ils y voient une atteinte à la souveraineté nationale et une discrimination politique injustifiée.

Selon les intervenants, le Burkina Faso remplissait toutes les conditions pour assurer la présidence tournante du Conseil.

« Rien ne justifie cette mise à l’écart si ce n’est une volonté manifeste d’isoler notre pays pour ses choix souverains », a martelé l’un des responsables de la CNAVC.

 

Une mauvaise digestion du retrait du pays de la CEDEAO ?

 

Cette décision intervient dans un contexte géopolitique complexe. Depuis le retrait du Burkina Faso de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en janvier 2024, les relations entre Ouagadougou et certaines institutions sous-régionales mais également certains pays en l’occurrence la Côte d’Ivoire,  restent tendues. Plusieurs acteurs de la société civile burkinabè dénoncent une politique de sanctions déguisées, visant à marginaliser les pays du Sahel ayant opté pour une nouvelle orientation politique.

La CNAVC estime que l’UEMOA est censée garantir une coopération économique équitable entre ses États membres. Mais celle-ci  cède à des pressions extérieures et abandonne ses principes de solidarité.

« Cette posture ne fait qu’approfondir les fractures entre nos peuples », ont-ils alerté.

Ils appellent à une refondation des institutions régionales sur des bases plus inclusives.

 

La CNAVC met en garde contre l’acceptation passive des manœuvres d’exclusion.

 

Au-delà de la dénonciation, la CNAVC a lancé un appel à la mobilisation pacifique de l’opinion publique. L’organisation invite les Burkinabè à rester vigilants face aux décisions internationales susceptibles d’affaiblir l’État burkinabè sur la scène régionale. Elle souligne également le rôle crucial des organisations de veille dans la préservation de la souveraineté nationale.

Dans leur message, les conférenciers ont mis en garde contre l’acceptation passive des manœuvres d’exclusion. Ils ont rappelé que l’UEMOA appartient à tous ses membres. De ce fait, son fonctionnement doit refléter un véritable esprit de coopération. Pour la CNAVC, il est temps de repenser la participation du Burkina Faso dans certaines organisations sous-régionales si celles-ci ne respectent plus les principes d’égalité.

 

Une demande de clarification adressée à l’UEMOA

 

Lors de cette conférence, la CNAVC a formellement exigé de la Commission de l’UEMOA, une motivation de son refus. Elle souhaite également qu’un cadre de dialogue soit mis en place afin d’éviter de nouvelles crispations dans les rapports institutionnels. Selon elle, l’avenir de l’intégration régionale dépendra de la capacité des structures actuelles à restaurer la confiance des peuples sahéliens.

À cet égard, plusieurs voix au sein de la société civile plaident pour une réforme profonde des organes décisionnels de l’UEMOA. La CNAVC a réaffirmé son engagement à défendre les intérêts du Burkina Faso dans toutes les sphères internationales, en privilégiant les voies diplomatiques et citoyennes.

 

Une situation qui dépasse le simple cadre institutionnel

 

Les représentants de la CNAVC ont appelé les autres organisations de la société civile africaine à exprimer leur solidarité avec le Burkina Faso. Ils estiment que la situation actuelle dépasse le simple cadre institutionnel. Elle symbolise une bataille plus large pour la reconnaissance des choix souverains des peuples africains.

Pour eux, si le Burkina Faso est aujourd’hui visé, d’autres nations africaines pourraient demain subir le même sort.

« C’est une question de dignité collective, pas uniquement un différend administratif », ont-ils insisté.

À l’issue de cette sortie médiatique, l’affaire reste ouverte. Aucune réaction officielle de l’UEMOA n’a encore été enregistrée. Cependant, au Burkina Faso, les lignes bougent. La société civile s’organise pour faire entendre sa voix, tandis que les autorités observent l’évolution de la situation avec prudence.

Face à un climat sous-régional instable, la conférence de la CNAVC sonne comme un avertissement. Elle appelle à la cohérence entre les idéaux de l’intégration régionale et les pratiques des institutions. Le débat est désormais lancé.

 

 

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