Conseil d’État : deux nouveaux magistrats installés lors d’une audience solennelle à Ouagadougou

Conseil d’État

Ouagadougou, 27 juin 2025 – Le Conseil d’État a tenu, ce jeudi, une audience solennelle au cours de laquelle deux nouveaux magistrats ont officiellement prêté serment. La cérémonie s’est déroulée dans la salle d’audience de l’institution, sous la présidence de M. Édilbert SOME, Premier président du Conseil d’État, en présence de plusieurs personnalités du monde judiciaire, administratif et académique.

 

Un moment solennel dans la vie de la haute juridiction administrative

 

Le Conseil d’État, organe suprême en matière de contentieux administratif, connaît peu de moments aussi empreints de symbolique que celui d’une prestation de serment. C’est dans ce cadre solennel que deux magistrats nouvellement nommés sont appelés à confirmer leur engagement envers les valeurs fondamentales de la République et les exigences de la justice administrative.

Dès l’ouverture de l’audience, le greffier en chef a procédé à l’appel nominal des magistrats concernés. Les intéressés se sont avancés, visiblement concentrés, pour se tenir debout devant la Cour. Le Premier président du Conseil d’État, M. Édilbert SOME, a ensuite rappelé brièvement le contexte de leur nomination. Il a souligné l’importance de la mission qui leur incombe dans la consolidation de l’État de droit.

 

Une prestation de serment empreinte de gravité

 

Le moment fort de la cérémonie a été sans conteste la lecture du serment. Debout, la main droite levée, les deux magistrats ont prononcé d’une voix ferme et claire la formule consacrée :

« Je jure de bien et fidèlement remplir mes missions, en toute intégrité, impartialité, indépendance, dans la rigueur de la loi et de garder le secret des délibérations. »

Par ces mots, ils se sont engagés à servir la justice administrative avec loyauté dans le respect de l’éthique judiciaire. La Cour, dans son ensemble, a pris acte de ce serment, donnant ainsi aux deux magistrats leur pleine qualité pour exercer leurs fonctions.

 

Le Premier président rappelle les principes fondateurs de la magistrature administrative

 

Le Premier président du Conseil d’État a insisté sur les valeurs qui doivent guider l’action des magistrats. Ce sont : l’impartialité, l’indépendance, la compétence, et la discrétion. Il a salué le parcours des deux magistrats, les exhortant à toujours faire preuve d’humilité et de responsabilité dans l’exercice de leurs missions.

« La justice administrative est l’un des piliers de la démocratie et de l’État de droit. Elle exige de ceux qui la rendent, une rigueur permanente, un esprit d’écoute et un profond attachement à l’intérêt général », a-t-il déclaré.

Il a également rappelé que les décisions rendues par le Conseil d’État ont une valeur exemplaire, car elles tracent la ligne d’interprétation des textes administratifs et protègent les droits fondamentaux des citoyens dans leur relation avec l’administration publique.

 

Une cérémonie marquée par la présence de hauts responsables judiciaires

 

L’audience solennelle a rassemblé de nombreux invités de marque : représentants du ministère de la Justice, présidents d’institutions juridictionnelles, magistrats de divers ordres de juridiction, enseignants de droit, étudiants et membres du personnel judiciaire. Tous ont tenu à témoigner de leur soutien aux nouveaux entrants.

Le parquet administratif était également représenté. Dans une brève intervention, le commissaire du gouvernement a rappelé que la magistrature administrative, par sa spécificité, appelle à une technicité accrue, un esprit d’analyse et une maîtrise approfondie du droit public. Il a encouragé les nouveaux magistrats à se former en continu et à demeurer des modèles de probité.

 

Un contexte exigeant pour la justice administrative

 

Cette installation intervient alors que les juridictions administratives font face à une demande croissante. Les citoyens, les entreprises et les organisations multiplient les recours contre les décisions des collectivités, des autorités administratives indépendantes et des ministères. Le Conseil d’État reçoit de plus en plus d’affaires complexes à juger : contentieux des marchés publics, conflits de compétence, litiges électoraux ou recours pour excès de pouvoir.

Face à ces défis, l’institution a entrepris, ces dernières années, des réformes pour améliorer ses délais de traitement, renforcer la formation continue de ses magistrats et moderniser ses procédures.

L’installation de ces deux nouveaux magistrats s’inscrit ainsi dans un plan de renforcement qualitatif et quantitatif de la haute juridiction administrative, avec pour ambition de rapprocher davantage la justice du citoyen.

 

Une symbolique forte pour les jeunes générations

 

Parmi le public présent, de nombreux étudiants en droit avaient fait le déplacement. Pour eux, cette cérémonie représente une occasion unique de voir concrètement l’un des fondements du système judiciaire burkinabè à l’œuvre.

Interrogé à la fin de la cérémonie, un étudiant en master de droit public confie : « C’est inspirant. Cette prestation de serment nous montre que la justice ne se limite pas aux textes. C’est aussi un engagement personnel, une vocation. »

Le Premier président du Conseil d’État a d’ailleurs saisi cette occasion pour inviter les jeunes à s’intéresser davantage aux métiers du droit, et plus particulièrement au droit administratif, encore méconnu du grand public.

 

Une mission au service de la République

 

En clôturant l’audience, le greffier en chef a levé la séance, marquant la fin officielle de la cérémonie. Les invités ont ensuite été conviés à une réception sobre au sein des locaux du Conseil d’État.

Pour les deux nouveaux magistrats, cette journée marque le début d’une nouvelle page professionnelle. Ils auront désormais à juger les actes des administrations publiques, parfois sensibles, toujours importants pour les libertés fondamentales des citoyens.

Le Conseil d’État, fidèle à sa devise, compte sur eux pour participer activement à l’évolution de la jurisprudence administrative et au respect des principes républicains.

 

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