Fada N’Gourma : 1200 étudiants, un stade, un espoir – les Jeux Universitaires du Burkina lancent leur 7e édition

Jeux Universitaires du Burkina Faso

Sport, solidarité et dépassement : à Fada, la jeunesse Burkinabè célèbre son unité dans l’effort et l’émotion

 

Le stade Nungu de Fada N’Gourma vibrait, ce samedi 21 juin 2025, au rythme de la jeunesse venue des quatre coins du pays. Tambours, maillots, pancartes : l’ouverture de la 7e édition des Jeux Universitaires du Burkina Faso (JUBF) a réuni 1200 étudiants, venus de 32 universités et instituts, publics et privés, issus des 12 régions du pays.

Un événement à haute portée symbolique, dans un pays en quête de cohésion, où les Jeux deviennent bien plus qu’une compétition : une célébration du vivre-ensemble.

 

Une cérémonie d’ouverture populaire et émouvante

La journée a commencé tôt. Un cross populaire a rassemblé des centaines d’étudiants, en tee-shirts colorés, courant au lever du jour à travers les artères principales de Fada.
Sous les regards des habitants, fiers et curieux, la ville a accueilli ce souffle universitaire avec chaleur.

Les chants d’encouragement ont laissé place aux discours officiels, puis au coup d’envoi du tournoi de football. Sur la pelouse, une rencontre symbolique a ouvert la compétition :
les étudiants déplacés internes ont affronté la sélection de l’Université Yembila Abdoulaye Toguyeni (UYAT).

Le score est sans appel : 3 buts à 0 en faveur de l’UYAT. Mais ce n’est pas le score qui a retenu l’attention, c’est l’intensité, la dignité, l’esprit de fraternité.

 

Le sport comme espace de résilience et d’inclusion

Le match d’ouverture des jeux Universitaires du Burkina Faso a fait couler des larmes. Pas de défaite ici, mais une grande leçon d’humanité. Les étudiants déplacés internes ont été ovationnés à leur sortie du terrain,
et plusieurs se sont vu offrir des maillots et du matériel par d’autres délégations.

« Ce que nous avons vécu ici dépasse le sport. Nous avons vu notre jeunesse soudée, fière, combative »,
confie un enseignant venu de Dori.

 

Une édition sous le signe du dépassement collectif

Cette 7e édition se tient dans un contexte marqué par les défis sécuritaires, sociaux et économiques.
Mais les organisateurs ont tenu bon. Le ministère de l’Enseignement supérieur et les universités partenaires ont mobilisé les moyens nécessaires.

Les délégations sont venues malgré les distances, les routes difficiles, les incertitudes.
De Gaoua à Dori, en passant par Bobo-Dioulasso, Koudougou et Ouagadougou, les cars ont transporté l’énergie d’une génération qui veut croire.

« Ces jeux sont un acte de foi dans notre pays », affirme un membre du comité d’organisation.

 

Le Mali, invité spécial et symbole de coopération régionale

Une délégation malienne est présente, témoignant de la solidarité entre peuples sahéliens. Les échanges culturels entre étudiants burkinabè et maliens ont été spontanés, joyeux, fraternels. Des chants en bambara, des danses partagées, des promesses de collaboration future.
Un étudiant malien confie :
« Ici, je me sens chez moi. Le Sahel nous lie. La jeunesse peut tracer des ponts, là où d’autres dressent des murs. »
Un programme dense pour valoriser tous les talents
Au menu de cette semaine intense :
•Football,
•Athlétisme,
•Basket-ball,
•Handball,
•Lutte traditionnelle,
•Mais aussi slam, théâtre, débat interuniversitaire, arts visuels.
Car aux JUBF, l’intelligence du corps dialogue avec celle de l’esprit. Chaque soir, une scène culturelle rassemble les étudiants autour d’animations artistiques et de conférences.
L’objectif : faire émerger des talents, briser l’isolement, et créer un esprit de communauté.

La jeunesse Burkinabè, moteur d’unité et de renaissance

En réunissant ces 1200 étudiants, le Burkina montre que, malgré les tensions, il reste debout, confiant dans sa jeunesse.
Les JUBF deviennent une vitrine de ce que le pays a de meilleur : sa capacité à rêver, à construire, à rassembler.

« Quand je cours sur cette piste, je cours pour ma région, pour mon pays, pour la paix », lance un athlète de Ziniaré.

 

Des enjeux pédagogiques, sociaux et citoyens

Au-delà du sport, les JUBF visent à forger des leaders, à encourager la discipline, l’effort, le respect des règles, dans un esprit de saine émulation. Des ateliers sont prévus sur la citoyenneté, la lutte contre la désinformation, la santé mentale des étudiants. Des stands d’ONG et d’institutions accompagnent les jeunes sur les questions d’orientation, de sexualité responsable et de paix sociale.

« C’est une université à ciel ouvert », résume une responsable du ministère.

Les compétitions se poursuivent jusqu’au 28 juin. Les finales seront retransmises en direct sur les réseaux sociaux. Des trophées seront remis, mais le vrai prix est déjà là : le sentiment d’appartenance à quelque chose de plus grand.

Un drapeau, une piste, un ballon… et une génération décidée à ne pas plier.

 

The post Fada N’Gourma : 1200 étudiants, un stade, un espoir – les Jeux Universitaires du Burkina lancent leur 7e édition appeared first on Journal du Faso.