Dans l’espace sahélien, les transitions politiques dessinent des destins divergents. Le Burkina Faso et le Mali illustrent cette réalité à travers les parcours de Kyelem de Tambèla et de Choguel Maïga, anciens Premiers ministres de transition et membres de la Confédération des États du Sahel (AES).
Au Burkina Faso, Kyelem de Tambèla retrouve une fonction officielle. Le 13 août 2025, il a été nommé président de l’Institut des peuples noirs Farafina (IPN-Farafina). Cet organisme, recréé en mai 2025, s’inscrit dans la stratégie de souveraineté culturelle prônée par le capitaine Ibrahim Traoré. Sa mission : promouvoir le panafricanisme, produire des recherches sur les peuples noirs et former des élites dans une optique souverainiste. Cette reconversion intervient huit mois après son départ de la Primature, qu’il avait dirigée pendant plus de deux ans.
Au Mali, Choguel Maïga fait face à la justice. Le 12 août 2025, la brigade du Pôle national économique et financier de Bamako l’a placé en garde à vue. L’enquête concerne sa gestion du Fonds d’accès universel (AGEFAU) et de la Primature. Un rapport du Bureau du Vérificateur général relève des dépenses excessives et des irrégularités contractuelles. Les autorités poursuivent également plusieurs anciens collaborateurs.
Ces situations révèlent deux approches. À Ouagadougou, les autorités ont affecté l’ancien chef du gouvernement à une mission compatible avec les priorités idéologiques de l’État. À Bamako, elles mettent l’accent sur le contrôle et la reddition des comptes. Dans les deux cas, les trajectoires post-mandat traduisent les priorités politiques propres à chaque régime.
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