Un pas discret mais stratégique vers l’élargissement des partenariats diplomatiques et économiques du Burkina
Lundi 23 juin 2025, les couloirs du Centre de congrès d’Istanbul bruissaient d’échanges feutrés entre ministres venus des quatre coins du monde islamique.
Au cœur de ces dialogues, une poignée de main sobre, mais pleine de promesses, a scellé la rencontre entre le ministre Burkinabè des Affaires étrangères et son homologue du Kirghizistan, SEM Kulubaev Zheenbek Moldokanovich.
Cette rencontre s’est tenue en marge du 51ᵉ Conseil des ministres de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI), un sommet marqué par les débats sur la sécurité, la jeunesse, la coopération économique et l’autonomie stratégique des pays membres.
Un échange cordial et prospectif
Les deux ministres, installés dans un salon discret, ont échangé sur les possibilités de coopération bilatérale,
dans des domaines aussi variés que l’éducation, l’agriculture, la formation technique et la diplomatie multilatérale.
« Il n’y a pas de petites alliances. Il n’y a que des fenêtres d’opportunité à ouvrir »,a glissé un diplomate burkinabè présent lors de l’entretien.
Le Kirghizistan, petit État enclavé d’Asie centrale, partage avec le Burkina le défi d’un développement endogène, sobre, mais résilient.
Des intérêts croisés et un terrain commun
Le poids de l’OCI comme catalyseur
L’Organisation de la Coopération Islamique, forte de 57 États membres, offre un espace diplomatique souple, où les relations bilatérales naissent souvent dans l’ombre des grandes résolutions. Ce 51ᵉ Conseil ministériel, réuni à Istanbul, aborde aussi les questions de sécurité, de lutte contre l’islamophobie, et d’investissement dans l’économie numérique. Dans ce contexte, le Burkina entend renforcer sa voix au sein de l’organisation, tout en tissant des liens bilatéraux stratégiques avec des pays moins sollicités.
Une diplomatie Burkinabè active malgré les défis internes
Malgré le contexte sécuritaire difficile, le ministère burkinabè des Affaires étrangères multiplie depuis 2023 les ouvertures diplomatiques.
D’Abidjan à Moscou, de Bamako à Doha, la carte de la diplomatie proactive est assumée.
« Le Burkina veut exister par sa capacité à dialoguer, à surprendre, à se diversifier », affirme un analyste basé à Ouagadougou.
Cette rencontre avec le Kirghizistan illustre cette stratégie d’alliance horizontale, loin des anciens schémas de dépendance unipolaire.
Et après Istanbul ?
Aucun accord formel n’a été signé ce lundi, mais des engagements ont été pris pour approfondir les échanges. Des contacts techniques devraient suivre, notamment entre les ministères de l’enseignement supérieur et les chambres d’agriculture.
Le chef de la diplomatie Burkinabè a également réitéré l’attachement du Burkina à l’esprit de coopération islamique, en rappelant l’importance du dialogue culturel entre peuples musulmans non arabophones.
« L’islam est aussi africain et asiatique. Ce dialogue entre Suds peut être une source de paix et d’innovation », aurait-il confié à la presse à l’issue de l’entretien.
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