À la veille de la Journée mondiale du Réfugié, une visite de terrain réaffirme l’engagement pour la dignité et l’intégration.
Ce 19 juin 2025, dans les plaines verdoyantes de Matroukou, à quelques encablures de Bobo-Dioulasso, le silence des champs a cédé la place à une visite porteuse d’avenir.
Sous un soleil franc et une poussière tenace, une délégation conjointe du ministère Burkinabè des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur, du Gouvernorat des Hauts-Bassins et de l’UNHCR a foulé la terre récemment aménagée pour les réfugiés installés dans la région. C’était a l’orée de la Journée mondiale du Réfugié.
Matroukou : un site agricole comme rempart contre la précarité
À l’approche de la Journée mondiale du Réfugié, célébrée chaque 20 juin, le geste est lourd de sens. Ici, à Matroukou, les autorités ont attribué 105 hectares à des familles réfugiées. Ces familles viennent majoritairement du Mali ou du Niger. Elles vivent depuis plusieurs mois dans les Hauts-Bassins. L’État et ses partenaires ont dégagé et préparé ces terres. Ces terres représentent une alternative durable à l’assistance d’urgence. L’objectif est clair : passer de la survie à l’autonomie.
« Ce projet traduit notre volonté de faire du réfugié un acteur du développement local.
Pas un simple bénéficiaire », a souligné Fousseny Traoré, chargé d’études auprès du Gouverneur.
Un champ d’opportunités, une terre partagée
Sur le site, les sillons fraîchement tracés dessinent plus qu’un paysage agricole : ils tracent une voie d’intégration sociale. Chaque famille dispose d’une parcelle, d’un accès à l’eau, et d’un accompagnement technique. Des cultures vivrières sont déjà en germination. Il s’agit entre autre de maïs, arachide, niébé…, autant de productions destinées à l’autoconsommation et à la vente locale. Pour le MAECR-BE et l’UNHCR, ce projet pilote s’aligne avec les standards internationaux en matière de solutions durables pour les réfugiés.
Une action qui dépasse le symbole
Cette visite, modeste en apparence, porte la charge d’un engagement politique et humanitaire profond. Dans un pays où les flux de déplacés internes et de réfugiés ne cessent de croître, le choix de l’intégration territoriale est une réponse audacieuse à la tentation du repli.
« Offrir une terre, c’est reconnaître un droit à l’existence digne », confie un agent local du UNHCR, les yeux fixés sur les jeunes pousses alignées.
Matroukou, début d’un modèle ?
Ce site pourrait bien devenir un laboratoire de ce que pourrait être l’accueil des réfugiés en Afrique de l’Ouest.
Les premiers résultats sont prometteurs : les familles s’y sentent plus stables, les enfants peuvent être scolarisés, les tensions communautaires diminuent.
Ici, même pour ceux qui fuient, une terre d’accueil peut devenir un terreau de dignité.
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