Un comité en mission pour adapter le droit à la réalité du terrain
Mardi 24 juin 2025, Ouagadougou. Sous la présidence du Secrétaire général du ministère de la Fonction publique, Rodrigue Suanyaba Oboulbiga, le Comité technique national consultatif de sécurité et santé au travail (CTNCSST) a tenu sa première session de l’année. Cette rencontre, prévue sur deux jours, s’annonce décisive. Objectif : réviser et adapter le cadre juridique national aux réalités actuelles du monde du travail.
Une urgence face à l’évolution du travail au Burkina
Le monde du travail change. Entre l’informel qui s’étend, le numérique qui avance, les métiers à risque qui se diversifient, les anciennes normes ne suffisent plus.
« Il faut anticiper, moderniser, et surtout protéger », a déclaré le SG Rodrigue Suanyaba lors de son discours d’ouverture.
Le comité entend donc actualiser les textes, identifier les lacunes, et proposer des mesures concrètes pour renforcer la santé et la sécurité au travail.
Un espace d’expertise collective
Le CTNCSST réunit spécialistes, juristes, syndicalistes, employeurs et représentants du ministère. Tous ont un point commun : leur volonté d’agir ensemble pour sauver des vies sur les lieux de travail. Pendant ces deux jours, les participants vont analyser les données d’accidents et de maladies professionnelles,
étudier les recommandations internationales, et proposer un plan d’action juridico-technique.
Une démarche participative, centrée sur le terrain
Cette session 2025 marque aussi un tournant méthodologique. Elle adopte une approche descendante et ascendante : les réalités du terrain remontent jusqu’à la table des experts, qui les traduisent en normes applicables.
« On ne veut plus de lois hors-sol. Ce qu’on écrit doit refléter ce que vivent les ouvriers, les fonctionnaires, les artisans », a confié un membre du comité.
Vers une meilleure prévention des risques professionnels
Les enjeux sont clairs. Chaque jour au Burkina Faso, des travailleurs risquent leur santé ou leur vie, faute de protection, de signalisation ou de formation adaptée. Avec ce travail de révision, l’État veut placer la prévention au cœur du dispositif. Il s’agit de passer de la réaction à l’anticipation, pour éviter les drames silencieux des ateliers, des chantiers ou des administrations.
Prochaine étape : validation et application des textes
À l’issue des deux jours de travaux, un document de synthèse sera produit. Il servira de base aux réformes juridiques à venir. Le ministère prévoit ensuite des ateliers de validation, avant une adoption formelle en Conseil des ministres, puis une large campagne de vulgarisation.
Un engagement ferme pour la dignité au travail
Cette première session 2025 envoie un signal fort : la sécurité et la santé des travailleurs ne sont plus un luxe, mais une priorité nationale. Dans un contexte socio-économique tendu, protéger les travailleurs, c’est aussi protéger les familles, les entreprises et la stabilité sociale.
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