Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a effectué une visite officielle à Cotonou ce mardi, où il a été accueilli par son homologue béninois Patrice Talon. Cette rencontre bilatérale s’est tenue dans un contexte régional tendu et a débouché sur un appel conjoint à une réforme profonde des deux grandes institutions d’intégration ouest-africaines : l’UEMOA et la CEDEAO.
Renforcement des relations bilatérales
Les deux dirigeants ont d’abord échangé sur le renforcement de la coopération entre le Sénégal et le Bénin. Ils ont évoqué plusieurs domaines, notamment les échanges commerciaux, la sécurité régionale et les enjeux de développement durable. De plus, ils ont réaffirmé leur volonté commune de dynamiser les relations Sud-Sud, dans un esprit de solidarité et d’unité continentale.
Un contexte sous-régional marqué par des tensions
Au-delà du cadre bilatéral, la rencontre s’inscrit dans un climat de tensions croissantes au sein de l’espace ouest-africain. Le retrait récent des pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) – Burkina Faso, Mali et Niger – du Conseil des ministres de l’UEMOA a ravivé les critiques sur le fonctionnement des institutions régionales. Ce retrait est intervenu après le refus d’accorder la présidence tournante du Conseil au Burkina Faso, perçu par l’AES comme une marginalisation politique.
Un appel fort à la refondation des institutions régionales
Face à cette crise, les présidents Faye et Talon ont lancé un appel solennel à la refondation de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Selon eux, il est temps d’engager des réformes profondes pour restaurer la crédibilité, l’efficacité et l’inclusivité de ces institutions, jugées aujourd’hui en décalage avec les aspirations des peuples ouest-africains.
La “troïka” de la CEDEAO en toile de fond
Le plaidoyer de Cotonou intervient alors que la CEDEAO a récemment mis en place une « troïka » diplomatique chargée de renouer le dialogue avec l’AES. Cette initiative vise à apaiser les tensions et à prévenir une désintégration totale de l’espace communautaire. Cependant, pour les présidents béninois et sénégalais, ces efforts ponctuels doivent s’inscrire dans une refonte globale de la gouvernance régionale.
Une convergence de vues pour une nouvelle intégration
La convergence de vues entre les deux chefs d’État pourrait relancer un débat crucial sur le devenir de l’intégration régionale en Afrique de l’Ouest. À Cotonou, Faye et Talon ont posé les jalons d’un dialogue franc sur la nécessité d’adapter les institutions aux nouvelles réalités politiques et sociales du continent.
Aucun calendrier précis n’a encore été annoncé pour la mise en œuvre des réformes évoquées. Toutefois, le signal politique envoyé par cette rencontre pourrait susciter un élan en faveur d’un sommet extraordinaire des chefs d’État de la région sur l’avenir des organisations régionales.
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